Vis-à-vis (2013-2014)
(traces d’un cycle d’ateliers dedans-dehors)
Un projet de création insolite
Le Théâtre du Menteur a piloté, de décembre 2013 à avril 2014, un atelier de création artistique avec un groupe d’hommes incarcérés à la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, en dialogue avec un groupe de femmes de Paris 19, piloté par les Héroïnes modernes.
Un atelier dedans-dehors,
dans le fond comme dans la forme
Il s’agissait de mettre en vis-à-vis artistique ces deux groupes de participants, en travaillant avec eux de façon croisée à l’écriture de textes, à leurs enregistrements sonores, à la réalisation d’images vidéo puis à une mise en voix et en espace commune de leurs réalisations. Un bien beau défi…
De ces fragments poétiques de leurs jardins secrets, de l’assemblage de ces échos singuliers, nous avons tenté ensemble un récit collectif, qui serait porté par ces hommes et ces femmes, chœur d’un moment, unique : celui du spectacle !
Les participants ont en effet offert en fin de cycle (avril 2014) deux représentations à guichets fermés, dedans et dehors : l’une à la Maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis, l’autre au Théâtre Paris-Villette.
Par la fenêtre, je regarde tout ce qui ne se voit pas.
Je te regarde, je vois en toi.
On tâchera de marier l’utopie et la poésie, on s’en fout mon frère, rigole avec moi,
personne n’arrêtera ce que nous sommes : des êtres de libre pensée.
(Elvita Delgado)
Textes, sons et images… voici une sélection de traces de cette aventure de quelques mois, forte et insolite, qui nous marquera longtemps !
Avril 2014, restitution du cycle. Les participants ont offert en fin de cycle deux représentations à guichets fermés, dedans et dehors : l’une à la Maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis, l’autre au Théâtre Paris-Villette.
(…)
Je n’oublierai jamais.
La ronde de tous avant d’y aller.
Le cri de guerre de cette équipe éphémère.
Le trac de chacun. Comme n’importe quel comédien.
Ce moment où la conscience du groupe prend le pas sur l’individuel.
Et la scène enfin.
La sensation d’une heure dans une autre dimension, qui donne sens aux mois qui viennent de s’écouler (et, bien avant eux, aux années d’ateliers qui ont permis un tel projet).
Je n’oublierai jamais : les bruits de portes, les barreaux, les sons et les images, les visages.
(…)
Je me souviendrai aussi.
De l’expression « atelier théâtre », qui, aussi désuète soit-elle, peut devenir un sésame.
Du fait que les ateliers de création artistique peuvent donc encore (pour combien de temps ?) ouvrir des portes habituellement fermées (prisons, hôpitaux, etc.).
Et que, oui, tenter de marier l’utopie et la poésie, apprendre à transposer le réel par la création d’un récit collectif, c’était un pari à la fois fort et fragile, mais qui a ouvert bien des portes en chacun.
Pour demain.Impressions complètes à lire sur ce post !
Lis-moi !
Un livret de 28 pages a été édité par la compagnie pour cette occasion, et remis à tous les participants. Il offre une trace imprimée du meilleur des écritures de chacun.
Vous pouvez en consulter librement une version PDF à feuilleter à l’écran, en cliquant sur la couverture ci-contre !
Montez le son !
Voici, en film et en enregistrements audio, des traces de nos créations communes…
Al Patch : Dans mon jardin secret…
Projet mené par Céline Liger en collaboration avec François Chaffin, Denis Malard, Juliette Baron et Sophie Troise. Graphisme et édition du livret : Timor Rocks !
Soutiens : DRAC Ile-de-France, Conseil général de l’Essonne, Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de l’Essonne, Théâtre Paris-Villette.